CARNET DE BAL
Dans mon carnet de bal, il n’y a qu’un cavalier,
Plus ardent que le diable, il m’a ensorcelée,
Dans son abécédaire, cruel , il m’a clouée.
Je ne peux faire un geste qu’à lui ne sois liée.
Mes soupirs et mes croches, tous mes guillemets,
En rondes bacchanales, je dois les lui vouer.
Sacripant, mes dentelles, il veut les arracher,
Et jusqu’au sang qui coule aimerait me fouetter !
J’ai résisté, voyez, mais ce sonnet est né,
Dans sa forme faussaire, guilleret, sans pitié,
Ces douze rimes sonnées, il se met à brailler !
Faux sonnet, coquin, traître, impudent cavalier,
Va, dans une autre cour, chanter rose effeuillée,
Offrir, à quelque autre, vin de rive oublié…
21/09/2010
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"Ni le poète, ni personne d'ailleurs, ne possède la clef ou le secret du monde, je veux être bon." Federico GARCIA LORCA