Le printemps vient la nuit
Sous un ciel grivelé,
Tu pleures l'horizon perdu.
Tu fermes les yeux,
Et tu ne crois plus
Au resplendissement de l'aurore,
Caché dans les cieux,
Perdu,car l'avenue
Qui mène vers ton rêve est dépeuplée,
Comme un oiseau captif
Au chant fragile,inutile,
Tu peines à te plaindre,
Tu te tais...
Et rencogné dans un angle de ta vie,
Tu oublies les chants vibrants et joyeux,
Et rien ne te plait.
Tu oublies que même le printemps
Vient la nuit,
Avec du vent et une douce pluie...
Tu oublies l'arc-en-ciel
Qui veut bien jeter son échelle,
Comme un pont sur ta dépression.
Et tu ne vois plus le soleil
Qui te dit "L'espoir,j'en connais un rayon..."
Tu ne crois plus aux crayons...
Sais-tu escalader l'azur vermeil
Jusqu'au firmament?
Sais-tu boire l'aurore boréale
Pour guérir ton coeur
De son feu ,de son mal?
Sais-tu écouter le vent
Dans les branches qui rendent
Un son ravissant?
Sais-tu lire l'espoir
Dans un soir de topazes
Quand les chants se reposent,
Quand les rêves se remisent,
Gris et roses,sur un toit d'ardoise?
Sait-tu lire ce message discret
Quand les roses osent livrer
Leurs trésors mis dans le secret?
Sais-tu comment découdre
Au jour de la fenêtre,
Tes boutons de foudres,
Des pourquoi et peut-être?
Sais-tu comment recoudre
Le chemin des vieilles guêtres,
Orner ton habit,l'ouvrir au bien-être?
Sais-tu comment
Enjôler l'immense perte,
Quand les premières averses
Vernissent les rues désertes ?
Sais-tu être un barde,
Sais-tu être poète?
Sais-tu te livrer au firmament?
Sais-tu faire du noir d'une sente
Une lumière qui se sustente?
Sais-tu inventer?
As-tu jamais osé
Changer une larme amère
En une larme de rosée,
Une douce goutte de rêves
Aux reflets de diamants,
La dévier du sillon de ta joue,
La hisser comme une roue,
La glisser dans le tourment
D'une feuille sous le vent?
----------------
FodilBen