DECREPITUDE
Mon doux ami,
Voyez comme avec les ans nos cheveux ont blanchi,
Comme nos corps si beaux sont maintenant flétris.
Déjà nos yeux se voilent de brume, cécité menace,
Les années ont passé, elles ont laissé des traces.
C'est l'outrage du temps, ma mie.
Mon doux ami,
Faut-il se résigner,voir faner nos belles années.
La machine s'enraye et commence à grincer.
Cette arthrose qui ankylose, quel fardeau !
Faut-il pour elle abandonner jogging et tango?
C'est l'outrage des ans, ma mie.
Mon doux ami,
Devrons-nous demain nous en accommoder,
Puis rester immobiles sur le dos allongé
Lorsque nos vieilles jambes nous ferons défaut
Et qu'en lambeaux sera rendu notre cerveau?
C'est la jeunesse qui s'enfuit, ma mie.
Alors mon doux ami,
Attendons que vienne la toute dernière douleur
Qui nous emportera un matin vers l'ailleurs
Ailleurs où nous pourrons enfin nous reposer
Sans nos jolies gélules et tous nos comprimés.
Nos vieux corps apaisés, reposant sans frayeur
Dans ce monde inconnu et que l'on dit meilleur.
C'est notre âme qui s'évade, ma mie.
Texte rédigé à partir d'une idée de mon amie Barbara. Merci à elle.