Toussaint
Défilé chaotique des cœurs saignants
Les survivants trébuchent au fond des cimetières fleuris .
Les ombres défilent une à une sur leurs yeux sans vie .
Ils cherchent ceux qu’ils ont tant aimés au grand soleil de mai .
La brisure sèche qui fait mort ou vif est insatiable , elle tranche !
On sent au fond des allées en partance comme un havre invisible .
La communion est possible comme neutrino transcendantal.
Le temps au milieu des cyprès s’enfuit comme galopin pris sur le vif .
Tout se fige .Les âmes sont dans les yeux de ceux qui restent .
Le défilé continue sur les fractures des cœurs à jamais .
Que d’amours dans ces visages ridés et burinés .
Le monde défile sur ses peines pléthoriques doucement
Sans bruit . Il faut vivre , survivre , la mort serait trop heureuse !
Les cœurs se tordent comme vortex au souffle marin
Quand la brume envahit les estuaires engourdis .
Hier , aujourd’hui , demain …tout se fige au vent des adieux .
Les chrysanthèmes multicolores aspirent à l’éternité
Puis s’estompent aux gelées matinales . Tout est rien .
Il nous faudra bien des amours pour que le rien génère le grand Tout .
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Il est un temps pour chaque âge :
A vingt ans , tout semble possible. A quarante , tout est possible. A soixante tout semble possible mais pas forcément souhaitable .
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