UNE RUE AU HAVRE
Du haut des beaux quartiers, la ruelle déboule
Découpant sur le ciel un petit pan de mer
Où elle plonge à pic, complètement maboule,
Pour vite s’échapper dans un autre univers.
Les grandes maisons sages aux antiques façades
Tentent de retenir la folle cavalcade
Du quidam entraîné malgré lui dans la course
Vers un ailleurs étrange, un fantôme à ses trousses.
Les pas précipités martèlent le bitume,
Résonnant dans les murs comme sur une enclume.
Les battements de cœur du passant font écho,
Tapant dans sa poitrine, tels des coups de marteau.
Un rayon de soleil à propos s’interpose,
Dessinant sur le sol un avertissement.
Coupé dans son élan, l’homme fait une pause ;
La ruelle est bloquée par un gros bâtiment.
L’énorme paquebot qui bouchait l’horizon
Mystérieusement, hors de vue se glisse.
La rue aux sortilèges reprend sans façons
Son aspect quotidien et ses trottoirs tout lisses.
papagena.
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