Autant j'aime ta rebellion contre les "âmes noires" et les "faux derches", qui sont parfaitement justifiées, autant je me méfie de tes "généralisations" qui pourraient conduire facilement à jeter le bébé avec l'eau du bain.
un exemple, si j'ai lu correctement ton texte:
"Penchez-vous sur celles, bien moins belles, mais exaltées.
Elles ne vous attirent pas, observez-les, elles respirent,
D'une manière plus saine, elles sont capables de vous dire,
Que le fond de l'être humain est un capharnaum putréfié,
Qui sent mauvais à la ronde, parfois contaminé,
Qui tente, qui essaie, par tous moyens de se justifier,
Mais qui s'enfonce sans fin, dans des abîmes non maitrisés."
Je ne peux pas accepter
"Que le fond de l'être humain est un capharnaum putréfié,
Qui sent mauvais à la ronde, parfois contaminé,
Qui tente, qui essaie, par tous moyens de se justifier,
Mais qui s'enfonce sans fin, dans des abîmes non maitrisés."
Ce serait faire injure à Monsieur Vincent, à Mère Thérésa, à l'abbé Pierre et à tant d'autres qui ont voué leur vie à s'occuper des pauvres. Ce serait insulter tous les professeurs et enseignants qui ont la passion de leur métier et qui s'éreintent à essayer d'éduquer correctement nos petites têtes blondes, malgré des programmes totalement ineptes. Ce serait mépriser tous ceux qui font honnêtement et le mieux possible leur métier, avec l'amour de la chose bien faite. Ce serait aussi faire bien peu de cas de tous tes amis et collègues poètes de l'Oasis (il y a plus de 9000 inscrits) qui n'hésitent pas à se mouiller et à s'engager pour dénoncer tout ce qui ne va pas.
Je crois sincèrement que tu vois les choses trop noires et que tu généralises en excès. Trop de haine et de ranceur affadissent les propos quand on réclame de la justice... il faut savoir viser juste sa cible, rien que sa cible, sans forcément être aggressif.
Tiens, je te remets un texte qui a été écrit par l'un de nous, pour un recueil collectif qui a été fait en mémoire à l'abbé Pierre, en 2007. Il vise juste, sans haine, froidement, mais nous nous sentons tous concernés après cette lecture.
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1954
Au fond de la ruelle, un sombre cul-de-sac
Où passe un courant d'air qui glace les artères
Est venu se blottir un vieux traîne-misère
Dans un carton boueux, enveloppé d'un sac.
Sous le Pont Mirabeau, empestant le tabac,
Passe le vent glacial sur les traîne-misères
Ignorés et transis qui sont couchés à terre
Sous les ponts des soupirs, sous le Pont de Tolbiac...
Et les gras, les nantis, faces de couperose
Sont descendus pour voir crever ces vieilles choses,
Et moi aussi, parbleu, je suis allé y voir...
La foule a regardé, muette et carnassière.
C'était une banquise où gîtait un mouroir.
Un seul homme a hurlé et c'était l'Abbé Pierre...
Palmier
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Maintenant, j'ai peut être lu et compris ton texte totalement de travers. Conséquence de l'âge et de la sénilité débutante, sinon avancée. Dans ce cas, je suis prêt à retirer tout ce que je viens de dire, en toute honnêteté, si tu me donnes les explications adéquates.
J'ai apprécié sincèrement ton besoin de révolte et ton besoin de droiture et de justice, sans aucune réserve.... Mais réserve tes flèches pour viser juste, et efforce toi de limiter les "dégâts collatéraux" qui atteignent toujours des innocents. Souviens toi du roman la Flèche Noire. Le héros n'avait que cinq flèches pour faire justice... Il a choisi soigneusement ses cibles et les a toutes atteintes.
Avec beaucoup de respect et d'amitié
Daniel
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Science sans conscience n'est que ruine de l'âme (Rabelais)