Mademoiselle Campanule veut se faire la belle
Mais Dame Pâquerette l'entend pas de cette oreille
Les voilà , l'une et l'autre se cherchant querelle
Chacune ayant raison à nulle autre pareille
Je suis jeune et fraîche, tout de blanc vêtue
Je veux faire la fête : le printemps est venu !
Agite bien ta corolle devant ce jeune matou
Et ainsi jeune folle, tu finiras toute nue
Campanule insiste déployant toute sa beauté
Regarde, ne dirait-on pas la plus jolie des vestales ?
On verra bien quand on aura ôté tes pétales
Répond, Pâquerette, sur un ton attristé
Sous l'œil de Dame Pâquerette qui fronce le sourcil
Campanule danse ouvrant grand son réceptacle
Tout le jardin est venu voir le joyeux spectacle
Des bleuets aux géraniums, jusqu'au persil
Elle tinte, elle chante, elle fait sa parade
Sous l'œil indifférent de sa tutrice
Qui regarde tous ces mâles en rade
Des douces faveurs de la tentatrice
Quel supplice, pour eux, de faire tant d'efforts
De vouloir faire la belle auprès de ces messieurs
Qui ne pourront goûter à ses trésors
Et n'en auront que larmes dans les yeux.
Quand la fleur est belle, on risque de l'abîmer
Sois câline et rebelle mais tâche d'y penser
La morale qu'on retire de ce petit passage
De tout regarder et de ne rien toucher
C'est que quand l'homme doit rester sage,
Il ne lui restent que les yeux pour pleurer
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Poser des mots comme des petites balises, des mots beaux, tristes, qui nous transportent, et qui nous font voyager, rêver, fantasmer...
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