Le ciel était bien bas
Lorsque ce matin là ,
La grille elle poussa.
C'était jour de Toussaint,
Quand des fleurs à la main,
Ici tout un chacun
Vient saluer les anciens...
Les nuages pleuraient
Et le vent les chassait
Au dessus du cimetière,
Etalage de pierres,
Illusions des hier,
Où à chaque prière
Certains font souvenance
Et conjurent l'absence...
Elle n'a pas trop marché
A travers les allées,
Comme si le souvenir
L'avait fait revenir.
En simples lettres d'or
Le nom de son père mort
Sur la tombe trop noire,
Couleur de ses cafards...
Alors elle a revu
Les cordes trop tendues
Pour qu’il fut descendu,
Et ce grand trou béant,
Tous les secrets dedans,
Comme si de l’histoire
On gommait le grimoire….
Elle n'avait rien prévu,
Il fallait que ce fut,
Que ce si loin revînt,
Comme un gros coup de grain,
Et que son corps enfin
Accepte le crachin....
Elle est restée un peu,
Peut-être trop ou trop peu,
Le temps n'a pas compté.
Dans ce jardin austère,
Où seules sortent de terre,
En dolmens érigés,
Des traces d’amour laissées,
La pluie qui est tombée
A peine le futur a montré…
Elle s'en est retournée,
Mais elle n'est pas rentrée,
La mer elle a cherchée
Pour s'aller oublier,
Ou le passé laver.
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Françoise Pédel Picard