Une photo, un œil d’une teinte grisâtre,
le hublot d’un robot tanné d’ondes saumâtres,
(Peut-être un souvenir en cet œil de Caïn) :
ce judas montre un crâne, une bouche et deux mains.
De qui est-ce l’autoportrait cette paupière,
métallique grisaille et cloutée en ornière,
d’un ovale parfait, d’un vide mis à nu,
reflet, là , en trouées, doublure en m’as-tu vu ?
L’appareil, en photo, cette issue entrouverte
sur gouffre grossissant, de lumière diserte,
prend appui sur la lèvre, en vacance et oubli,
s’auréole d’un front cendreux et dégarni.
Là , un trou, un abîme emprisonné au centre,
tourbillonne, béant, et se ramasse en antre,
repère de démons jouant les travestis,
vengeance d’angelots déchus, à l’infini.
Et s’enflent les rumeurs et les cris de rebelles
en cette prison de fous, de bruits de crécelles.
Tu la veux, ma photo ? C’est ton double, en miroir,
ce cri, ce manque à tout, cet écho de mouroir.
Des monstres globuleux sortent de la caverne
et strident l’alentour quand ta main mise en berne
laisse les anges noirs dire des mots trahis
sur tes rêves, d’enfance, à tout jamais enfouis…
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