Faute...d'argent.
Les gens sont fous de travailler,
c'est tellement bien de ne rien faire.
Ils roulent, ils courent toute la journée
et moi, je les regarde faire.
Tout ce peuple ne peut penser,
penser à proprement parler,
car leur coeur est au travail
et cet effort le tenaille.
Je laisse, moi, voler mon âme
dans ces intempéries bénignes,
sans suivre une sévère ligne
qui détruirait toutes mes flammes.
Dans la journée je me prélasse,
je pense aux autres qui se tracassent,
je me demande ce qu'il se passe !
Pourquoi autant d'émotions basses ?
Ils poursuivent tous le même destin
et ils ont tous le même devoir.
Vivre de son mieux, être bien;
surtout, essayer d'y croire.
Ils se disent tous réalistes
mais en fait ils ne voient rien.
Patrons, marchands, garagistes...
Tous tenus par le même lien,
l'argent, qui est indispensable
à une vie en société;
et pour ce terme exécrable
ils se tueraient sans préjugés.
La voilà leur réalité,
voici le but de leur vie.
Gagner et encore gagner
l'argent, à défaut de l'esprit.
Comment peuvent-ils se rendre compte
qu'il y a la terre, qu'il y a la vie!
A leur place, j'aurai honte
de me malmener ainsi.
Penser, les gens ne le peuvent point,
inévitable est le déclin.
Comme Attila sur son chemin,
après les hommes il n'y a rien.
C'est dans un tel cercle vicieux
que l'humaine race est entrainée.
Complice je ne le serais jamais.
Vive la planète encore bleu.
Christophe L.R 1987
----------------