On parle du cœur
Sans décrire ce que l’on a, au fond
Il s’étourdit, il chatouille au début de l’amour
Il se vautre, il fait ouïe au début de la mort
J’ai laissé le mien se faire saouler de coups
Pensant qu’il finirait par prendre le coup
Par prendre les plis, vieillir en y repensant
Nan, je préfère l’euthanasier
Lorsqu’elle m’a dit que je ne serais plus un repère sur sa boussole
Avant même qu’elle parte vers le sud du sud
Voyage dont elle a amorcé la descente
J’étais d’abord perdu
Complètement à l’ouest
Elle a amorcé ma descente
D’organes
Ce n’est pas le cœur qui a pris
C’est le corps
C’est tout ce qui reste
L’estomac et les intestins qu’on m’arrache jusqu’à la colonne
Le cerveau enflé, qui ne respire plus
Une douleur au bras gauche qui remonte le long du cou
Et des jambes qui ne tiennent plus rien du tout
Tous les organes vitaux sont touchés
Ma foi était si noire, elle est devenue cyrose
Pourtant je lui donnerais volontiers tout ce qui reste du reste
Elle, laura, toujours la première
Moi, toujours le second
C’est peut-être cela l’amour

Aujourd’hui, elle est mon horloge biologique
Lorsqu’elle rejoindra l’autre bout du monde
Le temps s’arrêtera une nouvelle fois
Mais ce n’est plus grave
Car à toutes les heures actuelles
C’est la seule qui compte.

Alnoire

magnifique texte..bouleversant..!

une belle lecture touchante

sublime poème
merci pour ce doux partage
mariane

Description très chirurgicale de ce qui te tient aux tripes : Elle

Excellent !

Albatros

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De la musique avant toute chose (Verlaine)
Là tout n'est qu'ordre et beauté
Luxe calme et volupté (Beaudelaire)