Messes basses...
Sur un prie-dieu courbée
Au fond d'un vieux palais,
Elle était en piété,
Mains jointes sur ma chair,
Missel sanctifié...
Ses lèvres murmuraient
Des intimes prières,
Même en vers,
Ne saurais
En livrer les secrets...
Elle disait ses patères
LÃ d'une chaude haleine,
Récitant à ma chair
Les plus beaux des Ave...
Mais je ne saurais taire
Qu'il me fut là donné
Souvent de voguer vers Cythère
Sous ses lèvres enflammées...
Et ma chair fut ce marque-pages
En son missel ici glissée,
Je fis ainsi de longs voyages
Au cours de ces messes privées,
Où le prie-dieu à l'abordage,
Etait vieux gréement qui grinçait
Au rythme de nos orages
Et de nos houles répétées...
De ce missel, tournons la page,
Le reste n'est que vie privée...
"La pieuse Amante"
Jacques Hiers
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