Quand la résine brune que je fume à l'usine
se consume en silence
sa brume grise danse et apaise les cris des machines
La gibbeuse illumine le parking
d'une zone de Béthune
Il est presque cinq heures
Les milles toits de fer reflètent de concert,
la lumière lunaire sur le vaste océan
Et sur ton corps légé, déposé sur un rocher rosé
je m'endors éreinté, drapé d'un vent de soie, nos âmes mélangés.

Mais l'île est si loin de l'enfer
du cancer insolent qui efface doucement
mon idylle éphémère

Plus aucune dune, rien que la mine sale
la pendule assassine des multinationales
fait tinter son glas sourd et milliers d'ombres pâles
s'engouffrent lentement dans la cour principale
Les palmiers et les baraques de pailles
se changent en cheminées, en half-track de ferrailles
qui à peine allumés se mettent au travail.

Mon île est si loin de l'enfer
Les champs verts ont souffert, réduite en poussière
mon idylle éphémère

Merci,Ami,ton poème me touche énormément!

Le malabar du bord de Meuse connaît bien

l'enfer de l'usine.

"Et sur ton corps légé, déposé sur un rocher rosé
je m'endors éreinté, drapé d'un vent de soie, nos âmes mélangés."

Amitié,Erhan

très jolie plume de satin. IRIS

----------------
Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage

Boileau

Très beau rendu du monde ouvrier. On resent très bien l'atposphère.