Sur un lit de fougères dans un bois muet,
Je me suis étendu, la tête engourdie
De rêves éphémères, d'incessantes poésies,
Qui foule de sa féérie la terre de nos regrets.
Regret de n'être que des mots, des sentiments
Posés sur une feuille blanche, de ne pas être aimé,
Au-delà des portes de la réalité,
Pourtant ça ne peut être autrement...
Sur mon lit de fougères, je regarde les nuages
Qui me parlent de toi, m'envahissent d'images,
De notre amour sublime, sensuel et pénétrant,
Comme une nappe de brume sous le soleil levant.
Aucune trace de nous sur des arbres, l'écorce,
Sur la mousse, les feuilles mortes, ou ma peau... La force
C'est d'y croire encore, alors que rien ne l'atteste,
Et qu'aucune preuve de nos étreintes il ne reste.
Où es-tu, mon amour, à part dans mon esprit,
Si tu meurs, rien ne dira qu'on s'est aimé,
Aucun souvenir, même pas le goût d'un baiser,
Peut-être un clavier, un stylo, et du papier...