Nos souvenirs
ressemblent Ă des enfants
qui ne grandissent jamais.
Des enfants aux joues
Et aux genoux écorchés,
Jouant dans la rue
Traversant sans regarder,
Les pavés herbus
Des âges et des années.
Des enfants jouant Ă corps perdus
Derrière de vieux pneus usés.
Nos souvenirs
Ressemblent Ă des enfants
Aux yeux exténués,
Dont la lumière est devenue
Une pâte à papier mâché,
Marquant nos visages perdus
De jours confondus
Gravés d'un braille abstrait.
Nos visages sont des "Picasso"
D'émotions bafouées,
Des messages en argot
Pour ceux qui ne savent plus lire
Que les mots des journaux, des télés.
Nos visages sont des rétros,
Dans lesquels nos parents regrettent
Sur leur photo préférée ;
l'enfant sage que l'on Ă©tait.
Nos visages sont des "infos" des actualités
Ou les maux ne vous sont pas mâchés.
Et la rage, notre renommée
Dont on nous assomme,
N'est que celle des clowns blancs
Que nous sommes.
Vos Augustes,
Ne faisant rire plus personne.
Cour de récrée,
Dents de lait,
Dents de sagesse
Des ados
Rongent les barreaux
Des maisons d'arrĂŞt.
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J’aime à dire que l’Homme et en cours de récréation. Une cours où il y a du « jeu » entre le « déjà -là » et le « pas encore » de notre personne. Et, c’est ce « Jeu » qui est enfance.