Un jour, un cri viendra de toutes les maisons
Un cri si fort qu’il fera perdre la raison
Aux fondations injustes de notre système
Et ceux qui nous gouvernent, écouteront, blêmes.
Ce sera la voix de tous les peuples du monde
Montant des hommes comme un tonnerre qui gronde
Ce sera la voix de tous ceux que l’on affame
Et les gouvernements regarderont les flammes.
Un jour, les petites rues et les grandes places
Verront grandir un écho né au cœur des masses
Qui brûleront la doctrine sur un bûcher.
Ô Capital ignoble. Tu vas trébucher.
L’enfant d’Afrique te criera « Où est mon eau
Je veux boire, j’ai faim, ce monde n’est pas beau ! »
Et toi lui diras-tu donc ? « Je suis le plus fort
Selon mon dogme, j’ai droit de vie ou de mort ».
Tu iras raconter aux enfants du Darfour
Qu’ils doivent mourir pour pouvoir nourrir tes tours
Toujours plus hautes qu’elles s’en vont narguer les cieux
Ô Capital, veux-tu dire que l’or c’est Dieu ?
Est-ce donc normal que l’on dorme dans les rues
Sans savoir où l’on va, marchant à moitié nu ?
C’est donc cela, pour que certains aient des voitures
Il faudrait qu’il y en ait mille sans toitures ?
Pour qu’un ait la lumière, d’autres auront l’ombre
Cherchant des grains de riz au milieu des décombres.
A la table du monde très peu sont assis
Les autres sont en bas, avec du pain rassis.
Le mal ce n’est pas le démon avec ses cornes
Ni ces tableaux qu’on voit dans nos églises mornes
Le mal n’est pas l’enfer qu’on décrit dans nos livres
Pour être damné, il suffit parfois de vivre.
Le mal c’est la guerre, la haine, l’injustice
Le mal c’est un homme qui voit mourir son fils
Parce qu’il n’a pas pu lui donner à manger
Le mal : C’est nous, c’est toi, c’est moi; Il faut changer.
Le mal, c’est la misère qu’on crée par la loi
Avec des bouches affamées qui crient « pourquoi ? »
Le mal, c’est Darwin qui devient le seul principe
Le plus fort peut régner, le plus faible s’agrippe.
Oui, un jour le monde sera une bastille
Et tous les puissants auront peur de ceux qu’ils pillent ;
Un jour ceux que le capital plie diront « Non ! »
Oui, un jour l’eau coulera au-dessus des ponts.
Et il y aura une armée qui n’aura d’arme
Que la foi de la justice marchant en larme.
La révolution est là pour pétrir le monde
Un ordre meurt, un autre plus juste se fonde.
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Extrait de mon recueil
"LE LIVRE DU NÉANT"
ABAD BOUMSONG
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