Les idoles de bronze tendent leurs douze mains immondes
Vers la coque du navire.
Jaunes et mauves,
Les étoiles chantent dans les rues de la nuit bleue.
D'un pas rapide,
L'homme et son ombre s'enfoncent à deux dans la pénombre,
À la recherche de l'allumette qui rallumera leur cœur inerte.
La nuit, la vie fait moins de bruit.
On entend l'horrible chant des truies
Qui se prélassent comme des limaces dans la mélasse de la terre lasse.
Les cœurs battus par la tempête sortent de l'ombre et font la fête.
Un enfant pleure et les oiseaux entonnent un chœur qui sonne faux.
Il enfile les semelles du vent et tente de rattraper le temps.
Jaune et vert, couleurs de guerre,
Blanc et rouge, l'enfant sans rêve
Marche solitaire, d'un pas amère.
La nuit, la vie livre ses secrets, vole les masques,
Oublie d'orner son doux visage de baies sauvages.
Les amoureux ouvrent grand leurs yeux,
Découvrent le froid des fleurs de feu,
L'éclat hideux des bords de mer,
Où s'enfuiront telles un souvenir, les six figurines antiques.
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