.
Des elfes dansent sur le rideau des nuages,
Quelques trèfles dodelinent en écussons
Têtes vertes et tiges des cieux à l’unisson,
Des corolles de pétales pour toute cage.
La pastorale virevolte en bas de colline,
Elixir champêtre d’alcools divins,
A mes yeux coule un flot de millésime,
A ma bouche acclame un goût âpre de vin.
Des airs persifflent dans le lit des nuées
En un chant strident d’accords lointains,
Une âme de papillon aux ailes embuées
Emplit de rosée mon cœur triste pot d’étain.
Quelques arpèges flamboyants du vent,
Des mandolines sur le port de Venise
Des boutons d’étincelles sur ma chemise,
Entrelacent les coutures ouïes d’évents.
Des masques Ă©tranges effleurent mon visage,
Des regards d’ambre, statiques me dévisagent,
Des adagios hantent les roulés et pincés de cordes,
La pluie jette au canal les plis de notes en hordes.
Dolce Vita sur des lèvres aux commissures brodées,
Des reliefs baroques en statues d’épices dorés,
Ces bateaux à la poupe relevée brise l’onde,
Poussés par le claquement de nappes rondes.
En Ă©chos, des oiseaux de mer, glissent au sillage,
Arabesques aériennes de baladins libres de rivage.
La lagune étire ses pans de voiles effilochés,
Fresques immobiles suspendues au temps
Du sourire de san marco figé depuis longtemps.
L’arlequin se dandine sous le palais des doges,
Des fanions chatoyants habillent d’immenses toges
Et la comédie récite ses vers aux passants
Au son des flûtes, hautbois et violons incessants.
----------------
Oubli, vaincre l'addiction.