Nous voudrions prendre la lune
Et chercher nouvelle fortune,
Sans regarder les grandes dunes,
Que le vent désinvolte,
Toute leur vie déporte,
Oubliant la cohorte
Des peuples qui s’épuisent,
A chercher leur Tamise,
Même si elle coule grise,
Et qui deviennent rien,
Parce qu’ils n’ont plus rien….
Nous entonnons belles chansons,
A nos fréquences modulations,
Prenant distance en vibrations,
Ne mêlant déjà plus nos sons,
Pour demeurer à l’unisson.
Il faudrait écouter vraiment,
Mûrir les champs
Dès le printemps,
Et les fragiles épis de blés,
Dont le soleil fait chanter
Les grains dorés, gantés serré,
A chaque nouvelle fin d’été.
Nous nous noyons dans les odeurs,
Toujours cherchant de ces ailleurs,
En piétinant toutes ces fleurs,
Croyant les connaître par cœur,
A la nature faisant douleur.
Nous ne gardons de ces fragrances
Que ce qui lisse les distances,
En ignorant que les romances,
C’est aussi fait de ces partances
Qui nous laisse tant de nuances,
En emmêlant nos élégances.
Et nous parlons de sentiments,
Aux autres si indifférents,
En côtoyant tant de ces gens
Que l’on salue courtoisement,
Nous retenant dans nos élans.
Trop de bonjours,
Peu de toujours,
Pour espérer peut-être un jour,
Que tous les hommes parlent d’amour…
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Françoise Pédel Picard