Papa
Papa, toi qui n’es plus que dans mes souvenirs
Un souvenir de plus qui s’efface à mesure
Que le temps, maudit temps, récupère le pire
Tout comme le meilleur, car rien ici ne dure…
Papa, toi qui n’es plus, moi, je voulais te dire
Comme la vie sans toi est triste et sans saveur.
Tout en moi s’est brisé. Rien n’est plus que soupir.
Je suis tombé si bas que le ciel me fait peur.
Maman a tant pleuré que ses larmes ont noyé
Sa joie et son sourire. Je n’y suis pas pour rien.
J’ai tout jeté, cassé, tout brûlé, massacré.
J’ai fait de ma douleur l’arme de son chagrin.
Papa, toi qui n’es plus, tu sais, j’ai traversé
Un long désert de feu qui m’a brûlé les pieds.
J’ai goûté l’amitié des hypocrites gens,
M’en suis mordu les doigts, en ai léché le sang.
Papa, j’ai tant pleuré que je n’ai plus de larmes.
Ma douleur est aride, elle brûle mon âme.
Je voudrais bien, parfois, te prendre dans mes bras,
Te demander conseil, t’écouter, mon papa…
Tu sais, j’ai rencontré une femme adorable.
Nous avons eu ensemble trois jolis enfants.
Si la vie se fait flèche et piètre est notre table,
Tout y est plus joli tant l’amour y est grand.
Papa, toi qui n’es plus, moi qui suis un papa,
Dis-moi, suis-je vraiment à la hauteur de ça ?
Dis-moi, dis-moi aussi, es-tu fier de ton fils ?
Papa… dis-moi, papa… es-tu fier de ton fils ?
(Extrait de mon dernier recueil "La rose et l'ortie")
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...Sid...