Je meurs comme un oyat ensablé par le temps,
Les yeux remplis d’éclairs, de souvenirs d’antan,
Envahissent mon cœur, mes veines insensibles.
La vie au petit matin m’a choisi comme cible.
La lumière blanchit, vacillant sous les frondes,
Quelques feux follets ricochent au fil de l’onde.
Je n’entends plus, je vois, je ris, et je me meurs
Soudainement les morts accueillent un des leurs.
Je disparais ainsi, je n’étais qu’un gamin,
Je ne sentirais plus les pierres du chemin,
Je ne connaîtrais plus le frisson de l’Autan,
Ni le froid, ni la brume, une fleur, un printemps…
Je laisse aux bons vivants ces quelques volontés
Qu’on ne m’asperge pas d’eau bénite en été,
Qu’on ne m’enferme pas sous une planche en bois,
De peur de m’enflammer à rester aux abois.
Ne me recouvrez pas d’un manteau de carrare,
Laissez-moi m’endormir en terre de Cathare,
Maintenant éternel, résident permanent,
Volute en poussière sans un éternuement.
Encore une prière à la mort qui m’a pris,
Entravé en chemin au chant d’une mésange,
Je vous dis carpe diem : vivez, je vous en prie !
Car aussi avec vous le temps fera échange.
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entoliv
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