à B N, avec toute mon affection Quand mon être est lassé de leurs regards espions,
De leurs félins souris et de leurs allusions,
Fumant comme un volcan, maudissant l'infortune
Dont l'arbitraire main attise leur rancune,
Dans les draps de la nuit, je vomis mon dégoût,
Fécond de leurs apions, leurs airs de marabout.
Quand cette cruauté m'afflige et me désarme,
C'est toi, mon amie, qui peux sécher ma larme!
Toi, l'amphore fêlée, de mes spleens sois l'abîme,
Sois le secret lavoir aux maux dont est victime
Mon cœur récalcitrant qui fait couler à flots
Sa peine et sa fierté sur la page en sanglots.
ô murmure voilé, mes rancœurs, égrenées
Aux accents de tes pleurs se déversent déchaînées
Sur les désirs enfouis où fleurit la douleur,
Quand l'espoir s'évanouit aux typhons de la peur.
La peur d'un lendemain dont flous sont les contours:
Les douleurs du passé semblent là pour toujours;
Mon cœur martyrisé n'ose battre de l'aile,
Tel un cygne blessé se débat puis chancelle.
Pourtant mon corps lascif est tout désir tout sève,
Ne renie de l'amour ni les jeux ni le rêve,
Désire de son sein chasser les interdits,
Renaître à la ferveur, oublier les on-dit.
Khadija
PS: Ici le "je" = "elle"