Ballet d'oiseaux

Des accords de piano s'échappent dans la rue,
Jouent avec les oiseaux, et s'enfuient à ma vue.
J'observe leur manège, et je vois qu'ils s'envolent
De ces rideaux de neige, que le vent frais gondole.
Qui joue si aisément ? Sa main doit être preste,
Ses phalanges élégantes, et son poignet bien leste !
Intrigué et curieux, je décide finalement
De m'approcher un peu de ces rideaux tout blancs.
Sitôt dit, sitôt fait. Mais comme je m'avance,
La mélodie se tait et fait place au silence.
Les oiseaux mécontents me lancent un long regard
Et m'accusent en piaulant des forfaits les plus noirs.
Je me tourne vers eux, et cherche à m'excuser ;
Mais j'ai brisé leur jeu, je ne peux m'expliquer.
"Gentils petits oiseaux, je veux juste savoir
Qui donc joue du piano, j'aimerais bien le voir".
L'un d'entre eux, un moineau, comprend mon désarroi,
S'approche des rideaux et me montre la voie.
Sa mission accomplie, d'un coup d'aile, il s'en va
Rejoindre ses amis qui l'attendent là-bas.
Comme personne ne surveille, j'oublie la discrétion,
Et je suis le conseil du petit oisillon.
Je me risque et me glisse, au moyen de mes yeux,
À travers l'interstice des rideaux mystérieux.
Mais alors, ce faisant, je manque de heurter
Le visage étonnant d'une blonde beauté.
Le charme immaculé d'un ange resplendissant
Me contemple, amusé, et me sourit gaiement.
"Qui donc êtes-vous, Monsieur, pour écouter mon air?
Vous n'êtes pas un oiseau, mais il semble vous plaire".
Suis-je en train de rêver ? Une fée m'a parlé !
Pas question de bafouer, je dis sans hésiter :
"Faut-il être, pour cela, un petit passereau ?
Si tel est bien le cas, je suis un étourneau !
Une mélodie si belle ne peut être jouée
Que par une merveille ; cela s'est avéré.
Madame, dites-moi, avez-vous un désir ?
Je ne sais guère pourquoi, mais veux vous faire plaisir".
Je vois, dans son iris, briller un court instant,
Une lueur complice, comme le font les enfants.
Elle a pris la parole, cette vision chérie,
Elle a pris la parole, voici ce qu'elle m'a dit :
"Revenez tous les jours, ici pour m'écouter,
Et chaque fois, en retour, vous aurez un baiser".

Bienvenue à toi qui nous offre un charmant et musical dialogue que j'ai beaucoup apprécié.
HONORE

Quel plus beau moment, chez soi, que d'écarter les rideaux et de contempler du rêve! Amitiés

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Je crois qu'il n'y ait eu guère d'auteurs qui aient été contents de leur siècle. Vauvenargues.

Bonjour,Bohémien

Un joli ballet musical avec tes amis les oiseaux ,je ne sais si tu es Bohémien mais sans doute troubadour

Phildor

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De l'ombre à la lumière sur le chemin de la poésie