CRI
Dédié à Abdellah Elmennani
C’est sur ta main que s’allonge le mot
Dont font éloge d’autres mots
Les flambeaux à sens cernent le mot
Sois séisme pour moi
Et chaleur s’éteignant quand je n’ai plus à piper mot
Allume ton doigt et oins-le de tonnerre
Afin que j’en orne les marches de la réalité
Afin que je rampe sur tes opinions
Jusqu’à ce que je périsse aux sommets de la parole
C’est sur ta main
Que les pierres ouïent l’oreille
Et les vers à laver
Et l’écho qui s’accouple avec le vent
Hé Hammou..Hé Hammou
Te volià vêtu de la plume de naissance
Et d’un cheveu de Tanirt
Tes mirettes éparpillent le sel
La langue enfante les fleurs de la parole
Qui sont à la beauté l’ombre
Et à d’autres la peur
Tu as parlé..encore parlé
Tu répètes la parole
Jusqu’à ce qu’elle soit jougs que hait la liberté
La langue pend jusqu’aux orteils
Auréolée de rayons
Et de l’écho qui s’accouple avec le vent
Hé Hammou..Hé Hammou
Nous avons perdu les clés dans l’obscurité
Les ténèbres ont fermé la porte
Le sommeil erre et mord dans les marches de l’escalier
Les pas deviennent d’amères interrogations
A qui ressemblons-nous ô témoin de la parole
Est-ce à " Celui qui a trouvé un clou de sabot
Et qui de nouveau l’a perdu"
Ou à " Celui qui a détruit ses frères
Et qui a construit des tribus"
Ton regard devient l’orage
Qui glane les jours épars
Sur ta main
Non
Nous ne sommes pas mêlés aux dénouements
Afin de nous rappeler que tu es perdu
Non
On ne nous a pas enseigné à être des neveux
Pour que nous reverdissions en sautant à l’arbre
Le sable est mélangé à notre neige
La blancheur a pris pour refuge les yeux
L’identité est un aigle perdu dans les cieux
Tu dis que lorsqu’il atterrira
Il sèmera la terreur
Nous attendons
Nous guettons
Nous sentons
Le voilà ..Le voici..Non le voilÃ
Il accompagne les nuages
Et l’écho qui s’accouple avec le vent
Hé Hammou..Hé Hammou
Nous envoyons des offrandes
Dans de merveilleux contes
Et parmi le ramage des oiseaux
La bêche dépose des gorgées de larmes
Elle est née ..Elle creuse..Elle arrache
Sur sept galets
Te verra untel
Si jamais le rire hante encore ta bouche
Que me dirais-tu si j’écoulais l’avenir
Pour vivre au jour le jour
Où sont les rochers
Pour qu’ils te cachent à mon regard
C’est mon sang
Qui se blottit à tes côtés
Il paie des osselets
La naissance a-t-elle abandonné les signes
Ceux de l’écho qui s’accouple au vent
Hé Hammou..Hé Hammou
Pousse le cri
Même s’il frappe à la porte du cimetière
Nous te sommes la lettre
Va-t-on nous t’enseigner à l’école
Va-t-on donner valeur à ce que tu dis
« Si tu étais ô mort un être humain
On saurait ménager les propos »
Lui ai-je dit
Je lui ai dit :
« Même si tu es ténèbres ô mort
Tu ne tarderas pas à nous montrer le matin
Si tu étais mains ô mort
Tu n’atteindrais pas nos mots
Même si tu avais emporté Hammou Outaleb
Chacun de nous peut parler
En hélant parmi l’écho qui s’accouple au vent :
Hé Hammou..Hé Hammou
Il faut bien que la conscience
Couve les oeufs de la réalité
Que le sang coule
Dans les veines de la parole
Qu’enfantent l’écho et le vent
Hé Hammou..Hé hammou
Farid Mohamed Zalhoud dit Amedyaz sur Oasis
Notes du traducteur:
Poème d’Abdellah Elmennani intitulé : « Taghuyyit »,composé le 01/01/2004 ;extrait de son receuil : « Uraw n UmTTa » traduit par
Farid Mohamed Zalhoud
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"Je n'existe que dans la mesure où j'existe pour autrui"
Manet
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