Et c'est une illusoire guérison, une désillusion rédemptrice que
Les carthaginois, fort des guerriers de Tyr, d'Alexandrie,
De Sfax et de la lointaine Babylone, venus en renfort, pleine,
Soulevant ses dernières fores, Carthage épuisée, Carthage apaisée
Dans un sursaut d'une incommensurable fierté, ouvrit ses portes,
Déchainant ses forces contractées au prix de conquêtes démentielles,
Jetées par ses rêves indomptables aux portes de l'enfer vit se
Déchainer l'armée formidable des guerriers insupportables,
Insoumis d'Alexandre, la terreur de l'affrontement fut telle
Que sur les places reculées de l'immense cité phénicienne,
L'on vit se hérisser les drapeaux, les emblèmes, traversés
Par le déchirement des affrontements, s'effondrer, se coucher
Entre les mains tremblantes de dépit des gardes de la cité
Impériale car dans le lointain, sous le soleil couchant,
La stupeur puis l'emportement des armées avaient été si nobles,
Si véhémentes, si denses, si formidables, si abominables que
Les dernières forces de la cité, dans l'effroi, avaient été
Englouties dans la bouche béante, stupéfiante du champ
De bataille où Alexandre, fulminant, couvert par ses plus fidèles
Hommes de mains assénaient en de terribles ouvertures de
Si profondes blessures que les guerriers carthaginois, meurtris
S'étaient regroupés en un cercle gigantesque, abritant les derniers
Souffles des superbes guerriers de Babylone, assiégés,
Dans une fureur, une colère sans nom, tournoyant derrière
Les rangs des carthaginois tremblant, terrifiés par la sévère
Défaite, qui, sous leurs yeux brillaient en la férocité de
L'encerclement sauvage, des guerriers d'Alexandre
Prouvant, ce jour comme en nul autre que l'impérissable
Renommée de la force de Carthage avait été effondrée sous
La férocité, la vélocité pourtant des villes phéniciennes...
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