"Dans l'inquiétant silence de ma tombe
Je rirai des parois de mon cercueil,
Heureux du diablotin qui m'incombe,
Familier vulgaire qui ouvre l'Å“il,
Je rirai du spectre de la colombe
Symbole mort avant même qu'on l'accueille.

L'idée de paix s'avère lépreuse
Membre par membre elle perd sa cohérence
Nous luttons pour le pus d'une gangrène gazeuse,
Amas hideux aux senteurs de viande rance,
Finalité de l'utopie malchanceuse
Matrice de mon désir de délivrance.

Notre société fut son moratoire
Notre humanité, ses armes assassines
L'Homme s'est moqué de son oratoire,
D’un idéal impossible que dessinent
Ses ailes de satin adversaires du noir,
Sur un fond glauque comme une douleur qui lancine...

Personne n'est venu aux funérailles,
D’ailleurs, personne ne lui en a offerte
Et ce sont les asticots qui se raillent
La malédiction de cette perte
Tant ils pourront faire grandes ripailles
Des morts qui suivront les alertes...

Et moi, soldat de l'armée des ombres
Je me gausserai, vautré dans la soie
Je m'amuserai, seul, de leur nombre,
Comptant les cris d'adieu que la vie perçoit
Je rirai de ceux pris dans les décombres
De leurs certitudes qui aujourd'hui les déçoit"

Excellent, noir à ravir, personne pour les funérailles, c'est la solitude alors...