D’El Bibane au septième ciel
Rentrant du lac d’El Bibane,
Un après midi de Ramadhane,
Un vide dans le ventre chatouillant,
Un bon état d’esprit bouillant.
Je roulais à petite vitesse,
Il était encore tôt, rien ne presse,
En regardant des deux cotés,
De droite et gauche à la mer,
Au milieu du long isthme cultivé,
Cette étroite langue de terre.
Voila le terrain de Sohbani,
Duquel j’ai mangé des tomates,
Des pastèques et des patates,
Et des melons sucrés et gratuits.
Car je faisais partie du décor,
Une sorte de propriétaire,
Constructif et solidaire,
Avec les ouvriers agraires.
Voila le champ de Hajj Mansour,
Où j’ai granulé des lentilles,
Des radis salés et amers,
Blanches et roses en billes.
De la baie de Hajj Ali,
C’étaient les oursons géants,
De gros coquillages croquants,
Et des dattes de mer mûris.
De chez Madame la Jlidia,
C’était plutôt les figues,
Pendant les grandes fatigues,
Des randonnés à grands pats.
Plus loin encore ce sont les palmiers,
Au hasard esseulés,
Dont le fruit et le jus désaltèrent,
Cette éternelle prière.
Oh, j’ai failli oublier,
Les vignobles de bouaouadja
Les pommes et les pèches ça et lÃ
Et le bon poisson d’Ejdaria,
De gros mérous et du thon,
De beaux requins bleus et blancs.
Mais au croisement d’Allouane,
Les spirales et courbes de Mohsen,
M’avaient emporté très haut,
Par l’art de faire parler les eaux,
De faire parler la lumière
En plusieurs langues et manières.
Ainsi dans ce parcours de vie,
Entre abstinence et envie,
J’ai gouté de partout
De long en large jusqu’au bout,
J’ai respiré touts les airs,
Toutes les essences de la terre,
Les aromes, les sels et froments,
L’azote, l’eau et limon,
La sueur du sol et du vivant,
Et l’omni présence de Dieu le grand.
Pourtant, moi aussi je suis partout,
Puisque je proviens de tout,
Dans une sorte de fusion,
Entre matière et néant.
Alors, pour mériter ce don,
Et manifester ma gratitude,
Au créateur le puissant,
Humblement, je décide :
Puisqu’au fin fond de l’espace,
Il y a les composants de ma race,
Azote, matière et méthane,
Ferrugineux et oxygène.
Puisque mes cellules brulent,
Comme le soleil et les étoiles,
Et la vie ouvre ses voiles,
Pour que les hommes décollent.
Moi, Homo sapiens Bibanien,
Devant cette belle symbiose,
Cet arc en ciel bleu et rose,
Projette le chemin du destin.
Par replanter des vergers,
Dans les déserts entre les dunes,
Sur le soleil et la lune,
Sur Mars, pluton et Jupiter.
Ainsi les abeilles iront,
Polléniser l’espace du temps,
Et l’intelligence des hommes,
Activeront les atomes.
Alors, de voltige en voltige,
Des anges et des papillons,
Progressent joyeux et patients,
Vers l’ultime refuge.
Celui du royaume divin,
Quiétude et infinitude,
Amour et béatitude,
Bonheur immense sans fin.
Moi, Homo sapiens Bibanien,
Planterai tant d’oliviers,
Des roses et des amandiers,
Et des oasis de vie aux prochains.
Et mon ascension persévère,
De son petit tremplin la terre,
Vers le promis septième ciel,
Auprès de Dieu l’éternel.
Mais au passage je garanti,
Puisque je suis intelligent,
Sage, lucide et bon enfant,
A tout les éléments de la vie,
Leur naturelle expansion,
Par synthèse et solution,
Accompagnement et fusion,
Dans l’immense néant.
Moi, Homo sapiens Bibanien,
Boughmiga le néanderthalien,
Comme Dieu m’a donné cette chance,
De vivre cette belle romance,
J’assume mon rôle et devoir,
Enchérir et faire valoir,
Dans l’univers des chances à la vie,
Et un parcours dans l’infini.
D’ailleurs, arrivé à la maison,
J’ai rompu le jeune avec un vers d’eau,
Et c’était une immense fusion,
Entre mon corps, l’espace et le temps.
Lihidheb Mohsen éco artiste 11.09.2010 Zarzis
Mémoire de la mer et de l’homme.
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