Morale d'ivrogne


On le montre du doigt
Du nez ou bien des yeux
Il ne marche pas droit
Et son spectre est vitreux

Il erre dans la nuit
Refoulé par les murs
Sur l'asphalte établie
Des petites augures

L'ivrogne

Il traîne son aura
Comme on traîne un boulet
Il rêve son rata
Comme on rêve à voler

Il vomit ses passions
Loin des regards avides
Et comble sans façon
Sa folie des grands vides

L'ivrogne

On médit de son être
Condamne sa condition
On est fier de n'pas être
De son incarnation

On rit son désarroi
On évince sa classe
Volubiles, on aboie
Et son cœur trépasse !

Mais son âme nous rend bien
Nos ironies si basses :
Loqueteux, gens de bien
Nous sommes tous dans l'impasse

Et quand à notre tour,
Car nul n'est éternel
Nous irons faire un tour
Bien au-delà du ciel

Qui rira de nos morts,
Qui pleurera nos vie ?
Qui fermera alors
Nos yeux vides et bouffis ?

Gens de bien ou pieds plats
Nous sommes tous dans l'impasse
Alors ne riez pas
De l'ivrogne qui passe !

bonsoir phill,

Un détour rue de la soif, que je ne regrette pas d'avoir fait sous tes mots, ce poème est trés beau et profond,
ne rions pas de l'ivrogne qui passe, en effet !

merci à toi pour ce partage
amitiés
lilalou

Une morale qui fait réfléchir et demande, pour en comprendre la raison, à remonter à la source...