Adieu Gilles
Tu te prénommais Gilles,
Tu avais trente deux ans.
Tu étais plus mon enfant
Qu’un élève remuant.
Nous nous sommes disputés,
Chamaillés, détestés,
Mais tendrement aimés.
Trop jeune, la mort t’a emporté.
Devant toute l’assemblée
Il m’a fallu parler de nos années.
Qu’il me fut dur de te penser,
De t’imaginer, là , allongé
Immobile pour l’éternité.
Plus jamais tu ne marcherais
De ton pas dansant,
Plus jamais tu ne remonterais
Tes lunettes tombant,
Sur le bout de ton nez d’enfant .
A chacun de mes mots
Ta maman éclatait en sanglots.
Et moi tremblant d’émotion
Je n’ai pu que murmurer
La voix brisée
«Adieu, Gilles, mon combat,
Où que tu sois désormais,
Je ne t’oublierai pas.»
Tu peux me comprendre