Jeté le téléphone il n'a pas appelé
Ce soir mon coeur est vide et je voudrais pleurer
Aréthuse ma soeur ma peine est si profonde
J'aimerais me noyer disparaître dans l'onde
Avec un chagrin fou trop lourd à porter
M'en aller sur la grève au-dessus des rochers
Et plonger de là -haut dans le néant des vagues
Et atteindre l'oubli pour ce corps qui divague
La lumière faiblit sur le papier mouillé
J'écris les derniers mots au bas de mon cahier
Plus rien à partager tout est si dérisoire
Si sombre et si froid oublier mon histoire
Pour m'arracher ce coeur qui saigne maintenant
Je veux être insensible au nom de ce passant
Comme un rocher amer que polit l'océan
Je veux fermer les yeux n'écouter que le vent
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Leur toile spirituelle
Je la brise et vais cherchant
Dans ma forêt sensuelle
Les oracles de mon chant
Paul Valéry 
