LES VENDANGES
Sagement alignés, , ils gravissent la colline.
Courbes après courbes en rangées se dessinent.
Leur verte chevelure frémit dans l’air léger du matin
Découvrant de-ci, de-là des éclats argentins.
Les bruits sont lointains, assourdis par la brume.
Une odeur de foin coupé par instant parfume.
Tout semble paisible. Dans le village tout proche
Le clocher sonne matines, l’heure du lever approche.
Puis de loin en loin montent des voix assourdies
Des rires, des appels, des hennissements aussi.
La vie reprend sa place dans ce coin de pays.
Où le jour lumineux efface le noir de la nuit.
De rangées en rangées on rit, on s’interpelle,
On remplit les paniers, les hottes sont belles.
Sur les joues le jus sucré parfois ruisselle
D’un grain qu’on croque, gorgé de soleil.
Le soir venu, tous assis sur la charrette,
On rejoint la ferme où le repas s’apprête.
On oublie alors doigts engourdis, et dos meurtris
Autour d’un feu de camp qui célèbre la vie.
Les vendanges sont un temps de dur travail,
Mais aussi de fête à nulle autre pareille.
La satisfaction du devoir bien fait
Quand le vin tiré satisfait le palais.
On admire sa belle robe vermeille ou dorée,
Sa cuisse légère et quelque peu effrontée
On respire son parfum de fraise vanillée :
« Nous aurons un grand millésime, cette année. »
avec modération bien sur