Elle pénètre les cœurs lorsque ondule la houle
Des élans et pas lestes en cette ville étrange :
New York City aux avenues immenses déverse sa foule.
Elle arpente les trottoirs, la figure anonyme,
Dans le tumulte des rues au silence infirme.
La silhouette translucide est dépourvue de traits.
Elle masque son image : visage inexpressif
Habillé d’un corps de sylphide.
Elle happe les regards d’un battement de cils, sans fard.
C’est une femme fatale : son complet est miroir.
L’Autre est dénué de substance : présence illusoire
Dont le physique, même beau, n’active ses égards.
La belle indifférente accélère la cadence ;
Tout droit va son chemin.
Les hommes restent sur le quai d’abandon de l’espoir.
Tandis que passe la femme, sans voir, ils tendent les mains,
A la recherche, ce soir, d’amour compréhension.
Mais la belle n’en a cure. C’est une bête sans chaleur,
Locomotive humaine qui brûle les égos de sa domination.
Au diable cette notion nommée Humanité, dont le moindre refrain
Est carence affective en quête de couplet.
Les épaules de la belle, délicates et sensuelles, se haussent.
Par ce signe, elle se gausse d’un genre des plus médiocres
Ayant pour nom : l’Humain…
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:oops: