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Expéditeur Conversation
valli
Envoyé le :  16/8/2010 15:47
Plume de soie
Inscrit le: 1/7/2010
De:
Envois: 185
Apocalypse
La ville n’était plus qu’un amas de poussières et de cendres agglutinées les unes aux autres comme des frères siamois unis à jamais dans l’adversité. Le vent qui tourbillonnait emportait dans sa course vagabonde les éclats de ruines dans un silence assourdissant. Mes pas laissaient l’empreinte d’une déchirure sur la terre souillée. J’entendais le cliquetis de quelque déchet métallique résonner dans ma tête telle la goute d’eau perlant sur le front d’un condamné au supplice. C’était impossible, presque irréel. Et pourtant, ils avaient osé. L’ogive nucléaire avait explosé à 6H27 comme prévu. Quelques instants plus tard, la victoire était totale, brutale et sans retour.

Le jour se levait et la lumière du soleil tamisée par les particules de roche se reflétait dans la mer comme si l’astre avait honte d’éclairer cette désolation. J’errais au travers de ce paysage sordide à la recherche d’un indice me permettant de retrouver les miens sans trop d’espoir. Ca et là gisaient des corps mutilés, brûlés, déchiquetés. Etrangement, je me sentais rassuré. J’avais survécu à l’apocalypse. Que pouvait-il m’arriver à présent ? Un bruit sourd attira mon attention. Mon corps frissonna de haut en bas et je me dirigeais sans réfléchir vers ce son étouffant. Mon corps ressemblait à une marionnette conduite par un jeune enfant. Mes jambes raides étaient en parfaite opposition avec le mouvement ample de mes bras et je heurtais régulièrement les débris jonchant le chemin. Au fur et à mesure de ma progression, la fréquence du son s’amplifiait. Je parcourais ainsi une centaine de mètres puis m’arrêtais net. Je n’entendais plus rien à présent si ce n’est le vent qui sifflait dans mon dos. Je m’agenouillais et commençais à creuser le sol de mes mains sans réfléchir. Mon instinct me l’ordonnait sans que je puisse m’y opposer. Je poursuivais mon travail avec d’autant plus d’acharnement que les battements réguliers avaient repris de plus belle. La terre était maintenant humide puis l’eau apparut. Elle recouvrait le fond du trou et j’apercevais le reflet d’un bonheur perdu. Une ruelle tranquille dans laquelle jouent des enfants, une ruelle dans laquelle joue MON enfant. Le chien du voisin aboie inutilement comme à son habitude sans que cela ne dérange personne. Au coin de la rue, deux vieillards discutent. Puis soudain, les enfants lèvent les yeux au ciel, un avion passe. Une larme coule alors sur ma joue et s’en va finir sa course au milieu de la flaque, brouillant le décor. Ma main s’enfonce alors au fond de ma poche pour en retirer un morceau de papier froissé. Je lis une dernière fois cet ordre de mission. En bas de la page, en caractères rouges : HEURE DE LANCEMENT : 6H27


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Valli

Honore
Envoyé le :  18/8/2010 17:46
Modérateur
Inscrit le: 16/10/2006
De: Perpignan
Envois: 39531
Re: Apocalypse
Beau texte qui ravive les souvenirs Hiroshima et Nagasaki ;
HONORE
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