Enfant,je me souviens d'une foire
tout y été fabuleux au gosse de six
printemps que j'étais,
j'ai vu le lutteur férôce:
sous une tente il provoquait
harangait la foule
demandait,méprisant,qui voulait l'affronter.
Mais de lui tout d'abord je ne vis
que le bleu du collant puis,
montant de l'étoffe en geyser,
les muscles s'élevérent (comme s'élévent les
mains du prêtre à l'offertoire,tenant l'hostie,blanches,ses mains, comme les ailes d'un aéroplane s'échappant du tarmac,et dont le geste,invisible pour nous, semble se continuer dans un infini éclatant de lumiére)
Les muscles s'élevérent,précis,noueux
facettes d'un diamant trés étrange
et semblérent à l'enfant que j'étais
une sorte de délirante rose-thé
jaillissant,
comme jaillissait ma langue
sucant ma glace aux deux parfums,
d'un vase soliflore!
Nous vîmmes la femme obése
dont le vaste corps épaté sur un lit
informe et creux tel un antre de lion
était surmonté d'un minuscule visâge trés beau
aux grands yeux myosotis
aux lévres de poupon,
Je vis les animaux tristes
dans leurs cages de fer
les trains infernaux
qui vrillaient le ciel
puis nous sommes partis
et j'ai gardé en moi
une musique douce
une musique triste
comme un sourire
que le gîvre efface.

Très réussi ces instants saisis; j'ai particulièrement accroché sur la description du lutteur, la forme de l'écriture s'allonge et devient géante renforcant son propre gigantisme, très bon effet, je l'ai vraiment ressenti, et c'était là votre intention, je me suis senti gonflé au fur que la ligne avancait et que la stature du lutteur se développait sous mes yeux.

Bravo cher redsok

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j'ai bien aimé ce texte dans tout ce qu'il comporte de double sens, une observation délicate au regard de l'enfant, il n'y a aucune question qui se pose puisque vous évitez de les poser!
il suffit d'écrire les réponses-
enfin, je me suis sentis libre dans la lecture.

bonne nuit.

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" Le secret de ma tristesse est dans la vivacité de mon plaisir "