« J’ATTENDS »
Elle s’est envolée dans le ruban soyeux
Que mille papillons avaient tissé pour elle.
Je l’ai vue disparaître en des rires joyeux,
S’évanouir enfin, partir à tire d’aile.
Mais elle n’est pas loin car je la sais si proche.
Je ne me sens pas seul, en moi vit son sourire.
Je revis ses humeurs, tout ce qui nous rapproche,
Ce que nous partageons… Ce terrible fou rire.
Elle est là dans ma tête et j’entends tous ses mots
Me dire ses passions, ses peines ou ses craintes,
Se moquer gentiment – suis-je un vilain marmot ? –
Elle me les confie, je garde leurs empreintes.
Je sais de l’écolière à la fine frimousse
Que ses rêves d’enfant ont grandi dans son cœur,
Qui les protège ainsi, tel un tapis de mousse,
D’un destin qui parfois se veut bien trop moqueur.
Je guette à l’horizon ce foulard flamboyant
De mille papillons, Ă©tincelles de vie.
J’attends cet arc-en-ciel en pastel ondoyant
Qui l’avait emportée, qui me l’avait ravie.