« ODEUR DE SOLITUDE »
Elle était au milieu d’un trottoir défoncé
Et les gens en passant ne jetaient un regard,
Faisant même un détour, le visage froncé.
Elle était venue là et n’avait quelque égard.
J’en ai vus quelques uns qui faisaient la grimace,
Qui parfois l’enjambaient, le faciès dégoûté,
Puis ils disparaissaient, se fondant dans la masse
En changeant de trottoir au passage clouté.
Mais elle restait là , si près du caniveau.
La belle indifférence n’ayant aucune prise.
Qui s’occuperait d’elle ? Quand donc un renouveau ?
Ah ! Que le temps est long quand la vie vous méprise !
Mais plus on vous oublie plus l’âme est affermie.
Plus son cœur s’asséchait plus elle était palote.
Quand elle reconnut comme une odeur amie.
Oui ! Voici qu’arrivait enfin la « moto-crotte ».