Re: l'étoile filante.
Cher Ahmed,
Félicitations pour ce poème.
Je t'envoie ci-dessous un Conte Soufi du Moyen Age
que tu pourras partager avec enseignants et élèves:
La Splendeur du Mendiant
Un ascète en guenilles s'introduit un jour dans le palais du calife de Bagdad et,profitant de l'absence de celui-ci,s'installe sur son trône.Abasourdis par l'outrecuidance du mendiant,les gardes appellent en hâte le secrétaire du palais.Ce dernier arrive pour constater l'outrage et interpelle l'irrespectueux:
"Te rends-tu compte qu'occuper le siège du calife des Abbassides,le Commandeur des Croyants,est une insolence suprême ? Sais-tu qui est le calife ?
-Oui,je sais,répond l'ascète.et je suis au-dessus de lui !"
Les gardes se rapprochent de l'inconscient,attendent un ordre du secrétaire.Hors de lui,celui-ci poursuit:
"Mendiant,ton état de pauvreté te fait-il perdre la tête ? Ne sais-tu pas qu'au-dessus du calife,il n'y a que le prophète Mohamed,que la paix soit sur lui,lui qui nous a révélé le Saint Coran ?
-Oui,rétorque l'homme.Je sais,et je suis au-dessus de lui !"
Cette fois,les gardes lèvent leurs gourdins,prêts à intervenir.Par un geste de la main,le secrétaire leur intime l'ordre de patienter.Juché sur le trône,l'ascète observe tranquillement la scène.Le visage rouge de colère,le secrétaire tonne:
"Au-dessus du prophète Mohamed,que la paix soit sur lui,il n'y a que Dieu.Que dis-tu maintenant,mendiant ?
-Je sais,répond celui-ci sans se départir de son flegme.Et je suis au-dessus de lui !"
Les gardes se jettent sur l'ascète,le tirent par les jambes et les bras pour le pousser hors du trône.Mais il n'oppose aucune résistance.A son tour provocateur,le secrétaire,exaspéré,lui lance:
"Mendiant,il n'y a rien au-dessus de Dieu !
-Oui,je sais,répond l'ascète.Et justement,je ne suis rien."
Fraternellement
Dagonn (Serge)