Toi d’un lointain passé
On t’appelle Ma Sœur
Et je te revois avec ta cornette
Ta voix haut perchée
Tes yeux couleur de vent
Un sifflet attaché à ta ceinture
Tu avais en charge des enfants
Des bambins de quartiers démunis
A la peau si noire et si douce
Aux petites dents si blanches
Aux yeux tellement émerveillés
D’apprendre à lire et à compter
Lorsque l’un des petits s’oubliait
Tu l’amenais vite sous un robinet
Lui mettais la tête sous l’eau
Toute une éternité
Tu poussais des cris d’écorchée vive
L’eau ça détache ça calme ça purifie
Je me souviens des lettres
Que tu avais confectionnées
Pour leur apprendre l’alphabet
Du bois et de la toile emerie
Bien rugueuse et efficace
Les enfants passaient leurs petits doigts
Sur ces beaux engins râpeux
Tu les aidais en appuyant bien fort
Il faut laisser des traces
Ma Sœur Je me suis sauvée
Après un jour à tes côtés
Ecoeurée de tant de charité
Mais je ne t’ai pas lâchée
Aujourd’hui tu sors de ma mémoire
Face à l’actualité
Les doctrines et leurs dérives
L’hypocrisie
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"La sagesse est d'avoir des rêves suffisamment grands pour ne pas les perdre de vue lorsqu'on les poursuit" (O. Wilde)