Tant que les arbres, Ã chaque printemps, deviendront verts,
Tant que le soleil d'Avril viendra chasser l'hiver,
Et que le crocus blanc pointera sur le gazon mouillé,
Je ne pourrai cesser de t'aimer.
Tant qu'en Mai et en Juin fleuriront les jacinthes,
Que les tulipes exposeront leurs corolles peintes,
Et que le rossignol viendra la nuit chanter,
Je ne pourrai cesser de t'aimer.
Tant qu'en été les oiseaux s'affaireront au nid,
Concluant leurs amours dans des nichées jolies,
Et gazouillant, dans les branches, toute la journée,
Je ne pourrai cesser de t'aimer.
Tant que le soleil d'Août dorera les moissons,
Préparant pour demain le pain de la maison,
Et que je pourrai voir les chaumes des champs coupés,
Je ne pourrai cesser de t'aimer.
Tant que l'automne ensanglantera la campagne,
Et que la neige d'Octobre reblanchira la montagne,
Que l'été indien nous donnera journées tièdes et matin frais,
Je ne pourrai cesser de t'aimer.
Tant que Janvier givrera les prairies,
Que l'étang gelé dormira sous le soleil pâli,
Que nos haleines donneront des panaches de buée,
Je ne pourrai cesser de t'aimer.
Tant que tu seras là , toi qui es dans ma vie
Plus que tout le reste, et qui m'a ébloui,
Jusqu'Ã mon dernier souffle, quoi qu'il puisse arriver,
Je ne pourrai cesser de t'aimer.
----------------
Science sans conscience n'est que ruine de l'âme (Rabelais)