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Expéditeur Conversation
pierwatteble
Envoyé le :  19/3/2010 19:15
Plume de platine
Inscrit le: 3/11/2007
De: 73410 LA BIOLLE
Envois: 2041
Etrange méditation.
Etrange méditation.

Il arrive parfois qu’on se retrouve en un site exceptionnel totalement déserté ; de cette solitude naît imperceptiblement une heureuse contemplation : le décor semble avoir été disposé rien que pour soi.
J’étais là à observer cette muette beauté tandis qu’en mon âme une rivière psalmodiait un murmure contenu. Ce n’était pas le temps de l’allégresse, elle me surprendra plus tard. Sûrement. Pour l’heure, j’avais rendez-vous avec l’indéfinissable, un sentiment mitigé : le spectacle me saisissait sans l’apport des mots et pourtant je ressentais sa grâce m’envahir, me porter avec légèreté dans un espace sans limites, inaccessible, sans que j’en fusse autrement effrayé. Certes j’étais moi, mais j’étais également ça : une entité et un tout ; je me complaisais à me perdre dans ce tout, pour mieux me retrouver dans le silence de ce voyage intérieur ; considérant l’intérieur de soi et l’extérieur devant moi, j’avançais sans effort sur les traces de l’incommensurable aventure.
C’est alors que ce paysage me piégea : un corbeau noir sur sa branche sombre s’agita telle une ombre chinoise débusquée, un trait de fusain parcourut le voile clair du soir ; cette diversion dispersa la transcendance de l’instant faisant place à mes délires : je les vis passer sans jamais les reconnaître ces lourds nuages de mes orages passés ; les monts et les collines glissaient lentement jusqu’aux falaises abruptes que dévorait la mer ; allaient-ils y naufrager au terme d’une chute vertigineuse.
C’est alors que je les vis passer sans pouvoir n’en retenir aucun : cents et mille hordes sauvages lancées à fond contre vents et marées avec des cris hystériques ; une fureur de sable que soulevaient les sabots de leur monture m’irritait les yeux jusqu’aux larmes.
D’autres tableaux m’apparurent encore plus sanguinaires : des fauves métalliques zébraient les flots de leur flèches fugaces et l’horizon sans rivage devint sanglant.

C’est alors que je vis des enfants, d’un autre temps, et leur projet de sable, baignant dans l’insouciance heureuse d’une fin d’après-midi sur une plage du Nord. Peu à peu la houle agita la crête des vagues charriant d’étranges ossuaires qui précédaient un peuple sans visage, une multitude d’êtres chargés de croix pesantes.

Une sirène jaillit du fond des âges déchirant l’air et vibrant en mon âme. Un tanker plus noir qu’une ombre s’appuyait sur l’horizon, je le laissai voguer vers son destin maudit.

Pierre WATTEBLED - le 19 mars 2010


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Honore
Envoyé le :  22/3/2010 13:16
Modérateur
Inscrit le: 16/10/2006
De: Perpignan
Envois: 39530
Re: Etrange méditation.
Tes visions apocalyptiques me font toujours frissonner !
HONORE
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