Mon cœur en pleurs souffre comme a pu souffrir mon père
Pour le mal qu’on lui a fait et que l’on me fait ;
Je suis aujourd’hui ce qu’il a été hier :
Un homme blessé dans sa chair que l’on méprisait.

Je n’étais pas de son côté quand il était là,
Je suis maintenant du sien quand il est parti dans l’autre,
Il était trop tard au seuil de son trépas,
Je n’avais pas compris à qui était la faute.

Pourrais-je seulement me le pardonner, un jour ?
Je ne le crois pas, je pleure les larmes de mon père
Comme nous avons tant pleuré à l’aube des faubourgs
Pour le corps de mon aïeul mis trop vite sous la terre.

J’ai perdu tour à tour les repères d’une famille,
Les fondations se sont écroulées peu à peu
Où la morale des justes tenait à peine sur deux quilles
Et n’était basée que sur des vents malheureux.

Je sais désormais ce qu’il a pu ressentir
Quand il était abandonné à sa souffrance
Qui berce, à cet instant, les plaies de mes soupirs
Et se confond dans la mienne sans autre indulgence.

Je vis ses douleurs au fil que mon souffle s’épuise
Où mon présent ne pourra plus faire marche arrière
Sur la lame fragile d’un couteau que l’on aiguise,
Je reste un fils qui pleure sur l’ombre vide de son père.


Michaël BLAUWART

Bonjour Michaël, il est des regrets que l'on traîne jusqu'à la tombe.
J'ai beaucoup aimé la profondeur de ton poème. Merci pour cet émouvant partage.
Mon amitié.

Capricorne

Un émouvant témoignage d´empathie et d´amour pour ton pere.

Chasse ces regrets..puisque tu n'avais pas compris..
Le temps qui passe atténuera ta peine..
Ton poème est tres émouvant.