Santé
J’ai pris une sacrée biture
Pour oublier que la planète
A perdu toute sa mesure
Et devient de moins en moins nette.
J’ai commencé par de la bière
En pensant Ă tous ces enfants
Tués dans une de ces guerres
En Afrique, au moyen orient.
J’ai descendu un litre de gnole
A la santé de leurs mamans,
Celles que sans vergogne on viole
Puis que l’on tue, témoins gênants.
J’ai continué à la vodka
En l’honneur de ce « cher » Poutine
Fini la perestroĂŻka
C’est son pays qu’il assassine,
On en vient presque Ă regretter
La triste Ă©poque du communisme
Du goulag et du KGB,
C’est vrai, c’est bien mieux le fascisme.
Puis quelques bouteilles de rouge
Pour faire passer la politique
De ce qui est devenu un bouge
Et qu’on appelle l’Amérique,
Qui voudrait diriger la terre
Mais creuse surtout notre tombe
En semant douleur et misère
A coup de dollars et de bombes.
Pour les régimes totalitaires
Maintenant l’homme en esclavage
Sous la coupe des militaires
J’ai bu un excellent cépage.
Un petit cul sec au calva,
Betancourt a failli crever
Séquestrée par la guérilla
Qui combat pour la liberté.
Pour qu’enfin s’ouvrent les prisons
Qui jalonnent les deux hémisphères
Faudrait que l’homme soit moins con
Mais lĂ , y a du travail Ă faire.
Avec les sectes, les religions,
Il n’y a que le vin de messe
Et rien que pour ces faux jetons
J’en ai enfilé une caisse.
Avec les fortunes amassées
Par toutes ces institutions
Le monde aurait de quoi manger
Mais ce n’est pas leur solution.
J’ai continué au Porto
Pour oublier que sur la terre
Les grands trusts internationaux
Saignent à blanc les prolétaires,
De nos jours les plus grands voleurs
Ce sont les compagnies bancaires,
Les marchands d’armes, d’ordinateurs
Et les industries pétrolières.
Avec les paradis fiscaux,
Les pavillons de complaisance
On fait la vie belle aux escrocs
A ces assassins en puissance.
Je me suis servi du vin jaune
Tout en sachant que c’est foutu
Pour sauver la couche d’ozone
Le combat est déjà perdu,
Et pour toutes les pollutions
Qui souillent mers et océans
J’ai bu six litres de Morgon
Espérant des jours plus cléments.
J’ai porté une libation
Aux animaux que l’on décime
Au nom d’expériences bidons
On se pardonne bien des crimes.
Donc pour les japonais saké
BientĂ´t plus de baleines Ă bosses
Ces mecs je peux plus les saquer
Je voudrais leur chercher des crosses.
Enfin en spécial dédicace
Pour notre vieux et cher pays
J’ai pris un Martini sans glace
Pour oublier qu’il est pourri.
Il me restait un peu de place,
Allez Whisky pour les paumés
Les sans papiers que l’on menace
D’expulser sans aucun procès.
Et puis pour notre président
L’étalonnette à sa Carla
Qui depuis son Ă©lection ment
Et fait le lit du patronat
Je me suis dit allez, champagne,
Mais plus rien ne pouvait passer,
Penser Ă lui et sa compagne
M’a donné envie de gerber.
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Il ne faut jamais remettre Ă deux mains ce que l'on peut faire avec une seule (Pierre Dac)