La brise, d'un doigt léger
Caresse les roseaux,
Qui forment une haie,
Entre rires et sanglots.
les lampions du lilas,
Voilés de soie mauve,
s'agitent ici et là ,
Dans le jour morose.
Des perles de rosée
Au cou de l'églantier
Répandent leur clarté,
Sur son calice velouté.
Se tenant par la main,
Au bal, elles s'en vont,
Dans le petit matin,
Bien vite, elles valseront.
Au son des trompettes,
A l'appel du printemps,
La coiffe en bouclettes,
Et le jupon au vent.
Quand la pensée sourit,
La jonquille s'amuse
Sous le nez des soucis,
Ainsi, vont les muses...!
Petites folles, méfiez-vous!
Là -bà s, au bout du chemin,
Surgit à pas de loup,
L'hiver, toujours malin.
Instant, dont nous suspendons le cour,
Esquisse de couleurs parfumées,
Riche nature, reine d'un jour,
Prophécies de nos âmes comblées.
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"Il n'y a rien que les hommes aiment mieux à conserver et qu'ils
ménagent moins que leur propre vie" LA BRUYERE