Au gibet de la nuit, la lune s’est pendue
Et, dans le firmament, son âme se balance
En se mirant dans l’eau stagnant au fond des rus,
Eclairant mon regard d’un air de connivence
Avec les lignes bleues irisant mes prunelles
Et, versant dans mes yeux un peu de son ballant,
Jusqu’au primal instant où mon cœur se rebelle
Et tombe écartelé dans les ravins du temps.
Alors, au fil de l’eau, une lueur farouche
Qui empourpre les cieux d’un brouillard nostalgique
Pétrifie, peu à peu, tout ce que dit ma bouche,
En mouillant de reflets ses baisers impudiques.
Quand il n’en reste plus qu’une idée libertine
-L’ébauche d’un désir que le sommeil efface-
Mon corps endolori s’assoupit aux matines
Qui posent leurs doigts d’or sur mes paupières lasses.
----------------
(c) Antigone
"L'amour, ce n'est pas se regarder l'un l'autre, c'est regarder ensemble dans la même direction" (Antoine de Saint-Exupéry)