Dans la vallée belle et profonde,
Coulent les joies de mes vacances affriolantes,
Et la petite rivière, les berce, béate,
Le long des jours heureux, féconds!
Dans la vallée creuse de vieillesse,
Passent mes voyages de souvenirs,
Et les berges les gardent et ne nient
Le monde criant de jeunesse!
Dans la vallée chaude et riante,
Jalousent les saules des rayons de soleil!
Projettent de mauvaise humeur leur misère,
De ne voir jamais la clarté qui les hante!
La vallée de brume et de frimas
Recouvrent les ruisseaux tremblants,
Et sitôt que le soir passe sur les eaux glaçantes,
Tout meurt à l'envol de la Dame blanche!
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Je crois qu'il n'y ait eu guère d'auteurs qui aient été contents de leur siècle. Vauvenargues.