La fille du nord l’âme de frisson1
Le Bédouin faisant l'echo de ses frissons
Dans le grand froid hivernale
Au bord du lac de ses souvenirs*
Une fée pleure son bel amour
Noyé dans les flots de veilles cabales*
Le vent souffle au nord le jour
Portant les voies des courses et cavales*
La nuit son humeur est infernale
Elle pleure ses rires, elle hurle, elle râle*
Elle rêve de quitter son pays
Qui n'a fait d'elle qu'une retrayée*
Son bonheur l’attend au logis
Où réside sa généalogie*
Son jeune enfant devenu écolier
l'allant ainsi se fit régulier*
Elle ne sait plus ainsi plaisanter
Sa foi l'oblige à se désister*
Son désir la hante, elle rêve
D'un visage le long d'une grève*
Partir là -bas au sud, une trêve
Pour cela elle cherche la drève*
Le vent souffle sur la frontière
Les voies des vieilles croisières*
Mais notre dame est prisonnière
Entre son coeur et sa manière*
À l’été finissant, vers la rivière
Qui portait son passé comme une civière*
Son ardeur battant, elle mâtina
Oh la belle madone, la gracieuse doña *
Un cœur ardant venu derrière
Un amour latent dans l'antimatière *
L’exalter, par une raie d’éclat
Sur son front parti dans l'au-delà *
Alors par un vent venu du nord
Portant les joies et les remords*
Il lui héla tout son amour au bord
et susurra les troubadours des maures*
L’automne subsistant aux passages
Donna son dernier souffle au feuillages*
Le bonheur se consuma davantage
Et les douleurs se dissipèrent en fange*
Un jour à l’aurore, elle gambadait
Sur son visage un far fadé*
Un grand vent froid tourbillonnait
Pour aller éteindre son cheminée*
Elle perdu toutes traces de son amant
Dans le beaux vieux âtre roman fumant*
Et enfin elle pleurait éternellement
Dans son tombeau sombre et clément*
Moi j’ai prié pour elle à tous les jours
Quand je posais sur sa stèle des boulgours*
Si à l’aube, vous croisez son bel amour
Etalant sur sa tombe des belles-de-jour*
Assurez-lui de son éminent demain
Avec sa belle à la fin du chemin*
Puisqu’elle, elle en meurt de chagrin !
Elle ne peut plus attendre la fin *
Frisson et le bédouin
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Lire, c’est rencontrer du monde, au plus profond de soi.