Femmes sans statut, pauvres et illettrées,
Traînant le boulet des rêves châtrés ,
J’écris ces mots, chères laissées-pour-compte,
Pour vous soulager du faix de la honte.
N’ayez nulle honte mais dressez-vous
Contre vos persécuteurs, contre tous
Ceux qui vous ont ravi votre soleil,
Ceux qui vous ont condamnées au sommeil.
Vous êtes grandes dans votre courage
Et dignes lorsque vous êtes à l’ouvrage !
Crochet, broderie, couture ou dentelle,
Tout vous rend plus nobles et vous rend plus belles !
Que d’injustices vous ont entravées,
Que d’humiliations vous devez braver !
Quel injuste sort fait de vous des naines
Alors qu’il pare du sceptre des reines
D’autres mains si douces aux doigts effilés
Que n’ont abimées ni sel ni gelée !
Levez-vous et lavez-vous du mépris
Dont l’obscurantisme vous avilit.
Vous, les illettrées, vous êtes savantes
Là où des lettrées sont si ignorantes !
Affirmez-vous, imposez votre voix,
Affirmez-vous et défendez vos droits
A l’amour, au désir et au plaisir ;
Aimez à tout âge et bravez les rires !
ATOUTCOEUR
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AMOR NEL COR