Ecole buissonnière
Entre la maison et l’école, perdu dans le lointain,
Il y a un chemin, qui, à bien écouter, ne mène à rien.
En son début, planté tout de go, rond et rouge, un panonceau.
Avec en son centre, une bouche toute droite qui dit peu de mots.
Juste l’étrange écho du mot défendu au terrible accent qui dit « viens ».
Passer. Ne pas s’engager, feindre la perte, revenir et oublier ses liens.
Sur ce petit chemin, égaré au début du jour,
A grandes enjambées, on arrive rapidement à l’heure de l’absence.
Démarche toute particulière pour celui qui là -bas perdra l’aisance.
Et d’ici découvrira le simple détour du simple jour.
C’est vrai qu’à trop bien écouter on entend rien de vraiment parlant.
Il y a bien les fossés déposés et puis oubliés soulignant l’égarement.
Des fleurs semées par le vent, se courbant sous les rais du soleil levant.
Les chants des oiseaux dérangés rejoignant le souvenir des bons moments.
Mais plus aucune indication de la bonne direction ramenant
Pourtant ici, la vie semble dicter la leçon...
Les enfants les plus chanceux, déplacés de leurs bancs,
Sur les ardoises des toits lointains noteront l’instant.
Rencontre d’un doux et pâle espace au plus profond des yeux.
Calme souterrain d’un lieu aérien qui ouvre à jamais les cieux.
Et puis revenus, renfermés, les gamins riches du titre de garnements
Reprendront leur place au fond des classes, partageant en chuchotements
Avec les sages du premier rang le plaisir étrange de l’égarement.
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