Je ne suis point Historien, mais j'aime l'histoire..
Si ton coeur aime l'océan
Et les rives du Canaan;
Si l'amour qui en toi te porte
Vers un rivage parfumé,
Prends voilier au flanc vert paré,
Puis pars sur l'onde qui t'emporte.
L'astre royal et lactescent,
Quand souriant du Damavant,
Doré, épouse la coupole;
Son oeil fuit un monde oublié.
Bouge alors un peuple plié,
Offrant énergie et parole.
Ici, aux pays de Jacob,
Le roi Nabuchodonosor
Broya la cité, triple sainte.
Un peu plus tard, le roi Cyrus
Releva David sans Crésus.
Puis vint Hadrien, mauvais peintre.
Plie toi ami sans tricher;
A ton coeur, fais toujours le guet
Comme la hulotte à Silène.
Mais sur le fleuve de tes pas,
Au destin rempli d'aléas,
Viendront t'éblouir les sirènes..
Dieu1.. Où va la vie et l'amour?
L'être s'interroge toujours.
Le sang coule à pleine fontaine..
Les conflits sèment les canons.
Rimbaud gémit les Eleisons..
La terre bleue saigne, blême..
1 Conception abstraite2: F. Nietzsche.
2 La régression à l'infini. Qui n'a jamais fait au moins une fois dans sa vie la désagréable expérience? On a une démarche pressante à effectuer, on frappe à une porte, mais le préposé dit que c'est le bureau d'à côté; ce deuxième bureau renvoie à un troisième, et le troisième à un quatrième, dans un mouvement qui semble ne jamais devoir finir. Un lecteur de dictionnaire cherche la définition d'un mot, mais dans cette définition, il y a un terme dont il ne connaît pas le sens; le voila déporté vers une deuxième définition, lquelle, à son tour, peut contenir un mot inconnu, et ainsi de suite. Les sceptiques grecs, qui ne connaissaient ni administration ni dictionnaire, avaient parfaitement compris ce mécanisme: dans un ensemble de perpétuels renvois, l'esprit ne peut s'arrêter sur rien et, proprement, il n'arrive à rien. L'argument de la régression à l'infini dit qu'un énoncé ne peut-être prouvé que par un énoncé antérieur, lequel à son tour renverra à un énoncé antérieur, et ainsi de suite. Dira-t-on que toute la chaîne s'amarre à une vérité indiscutable? Les sceptiques ne le pensent pas: un énoncé ne peut-être accepté sans preuve car, disent-ils, il n'existe pas un signe du vrai comparable à la marque imprimée sur le corps des esclaves et qui permet de les reconnaître lorsqu'ils sont en fuite. Pourtant, il faut bien en finir, c'est pourquoi, de guerre lasse, on fixera ce repère: un postulat. Seulement, le postulat est lui-même, par définition, invérifiable.3 4 5
3 Le rien n'émane de rien..
4 le scepticisme n'est pas fondé à nier l'existence de la vérité. D'ailleurs, peut-il logiquement le faire? Un sceptique conséquent devrait douter de tout au point de douter de son scepticisme même! Car s'il ne le fait pas( et aucun sceptique ne l'a fait), alors il accepte implicitement cette vérité qu'il prétend anéantir. Dire en effet: " La vérité n'existe pas" c'est supposer, si l'on adhère à ce que l'on dit, que ce que l'on dit est vrai: ( la vérité est que) la vérité n'existe pas. L'énoncé de base du scepticisme serait ainsi logiquement impossible car son énonciation contredit son énoncé. 5
Les NULS.
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Je crois qu'il n'y ait eu guère d'auteurs qui aient été contents de leur siècle. Vauvenargues.