Ah ! les voix du passé ! ce rappel d'autrefois,
tant de reflets s'estompent... ton visage ... tout l'effroi !
Au pied d'un chataîgnier, je vois un corps raidi...
Tu nous lisais Baudelaire, toute sa poésie !
Que t'a-t-il inspiré pour qu'un jour de printemps,
Tu décidas ta fin au cours de tes seize ans ?
Nous étions trois amies et tu nous fis faux-bond
Ce jour de rendez-vous aux fortifications !
Baudelaire gisait aussi sous tes cheveux défaits
Mais il était trop tard ... bientôt mai s'affichait !
Bien sûr elles reviennent ces heures d'adolescence,
Lucie , dis-moi pourquoi et quelle fut ta souffrance ?
Je marchais dans les rues aux pavés inégaux,
J'aimais te retrouver sous la statue d'Hugo !
Ah ! ces voix du passé, ces voix encore confuses
Qui reviennent parfois, imprécises et diffuses !
Je n'ai pas su entendre et décoder tes maux,
On n'a pas vu venir la grande dame et sa faux !
Avec le temps qui passe, coulent mes souvenirs,
Tu vis dans mon histoire où je traîne ton rire !
A toi Lucie que je n'oublierai pas !
kimi-ann